La Grande Barrière aurait perdu la moitié de ses coraux en 25 ans

La Grande Barrière aurait perdu la moitié de ses coraux en 25 ans

Une étude donne l’alerte sur l’ampleur du déclin des coraux qui vivent au nord-est de l’Australie. Selon les auteurs, près de la moitié d’entre eux ont péri au cours des 25 dernières années. Les conséquences risquent d’être irréversibles. 

Réchauffement climatique

Le réchauffement climatique affecte les écosystèmes marins. Classée au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis en 1981, la Grande Barrière de corail n’y échappe pas. C’est ce que vient de démontrer une équipe de chercheurs de l’Université James Cook en Australie, qui a compilé 25 années de travaux. C’est la première fois que l’évolution de taille des coraux sur l’ensemble de la Grande Barrière de corail est étudiée sur plusieurs décennies. 

Tous les types de coraux sont touchés. L’abondance des colonies a fortement diminué sur les crêtes et les pentes des récifs. Les espèces les plus grandes, notamment celles en forme de table et à ramifications, sont les plus affectées. D’après cette recherche, elles ont disparu de 80 à 90 % par rapport au milieu des années 1990. Un déclin très prononcé dans le nord et le centre de la barrière.

La Grande Barrière de corail vue de la Station spatiale internationale en 2012 (Crédit : NASA).

Les conséquences de cette disparition sont lourdes. Cette ceinture marine de 344 400 km² abrite une faune marine d’une diversité incroyable (3 000 systèmes de récifs différents, 600 îles tropicales et 300 bancs de coraux). Elle permet la coexistence d’innombrables plantes et animaux dont des raies, des tortues et des algues. C’est tout un écosystème qui est menacé. 

Blanchissement des coraux

Mais que se passe-t-il ? La hausse de la température de l’eau entraîne l’expulsion des algues symbiotiques qui donnent la couleur au corail et surtout leur apportent leurs nutriments. Il en découle un blanchissement, qui n’est donc que le symptôme visible d’un grave dépérissement. Bien qu’ils soient fragilisés, les récifs peuvent s’en remettre (on parle de résilience) si l’eau refroidit. Mais comme tout le monde, ils ont des limites. Quand le phénomène persiste, ils peuvent mourir. Et actuellement, c’est la cinquième vague de blanchissement que la Grande Barrière subit !

Les scientifiques sont inquiets. Si les températures mondiales continuent d’augmenter, le récif sera méconnaissable. Les industries de pêche et de tourisme australiennes, qui s’appuient sur une barrière en bonne santé, en subiront les conséquences. Mais au-delà de l’aspect économique, c’est tout l’équilibre d’un trésor naturel qui est en péril. 

Marion Guillaumin

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