![La reconstitution d’un visage en 3D grâce aux algorithmes](https://www.parlonspeuparlonscience.com/wp-content/uploads/2021/09/E81B41D4-B84C-4610-B7D3-6040A8F15F09-scaled.jpeg)
Un portrait-robot. Pas n’importe lequel : un portrait-robot à partir d’un crâne humain ! C’est ce que parvient à réaliser une équipe de l’Institut des sciences du calcul et des données (ISCD) à Sorbonne Universités.
Avec son programme interdisciplinaire intitulé FaciLe, lancé en 2014, l’ISCD a ouvert en grand les portes d’un champ de recherche innovant : exploiter les outils numériques pour reconstruire le visage d’un individu à partir de son squelette crânien.
L’intérêt ? Obtenir un résultat objectif[1] et fiable permettant une déclinaison de plusieurs versions d’un même visage pour faciliter l’identification.
Modélisation mathématique
Pour ce faire, les chercheurs ont un allié de taille : la modélisation mathématique. En gros, ils traduisent en équations le rapport entre la morphologie du crâne et celle du visage. Mais attention, il n’y a pas que les mathématiciens qui se penchent sur la question ! Biologie, chirurgie maxillo-faciale, médecine légale, anthropologie, biomécanique, archéologie… Les disciplines nécessaires à un tel projet sont nombreuses.
Pour illustrer leur expertise, on peut se baser sur le travail réalisé pour un court-métrage[2] retraçant l’histoire d’un crâne humain non identifié. Le crâne a d’abord été daté au Carbone 14 et numérisé par des anthropologues au Muséum national d’Histoire naturelle, puis une analyse ADN a été effectuée au Musée de l’Homme. Résultat : le crâne appartenait à un homme caucasien, de 40 à 60 ans, qui aurait vécu entre le 17 et 19e siècle.
Grâce à une base de données de crânes et de visages en 3D, obtenus à partir de scanners réalisés sur des volontaires, les scientifiques de l’ISCD ont alors reconstitué le visage de l’inconnu. Il ne restait plus qu’à habiller cette reconstitution faciale : texture de peau, cheveux, rides, expressions, sourcils, couleurs des yeux… Tout un art pour offrir un rendu réaliste sans altérer les résultats de l’algorithme.
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Les applications de ses recherches prometteuses semblent multiples, que ce soit en médecine légale, pour l’identification judiciaire de restes humains, mais aussi en paléontologie et en archéologie pour savoir à quoi ressemblaient des peuples du passé.
Marion Guillaumin
[1] Contrairement au visage modelé à la main qui implique une subjectivité du sculpteur.
[2] Intitulé Bruto, il a été réalisé par Carole Grand et diffusé sur France Télévisions.