Plus de 5 000 tonnes de poussières interplanétaires tombent sur Terre chaque année

Plus de 5 000 tonnes de poussières interplanétaires tombent sur Terre chaque année

Parmi les poussières de comètes[1] et d’astéroïdes[2] qui traversent notre atmosphère, certaines donnent naissance aux étoiles filantes tandis que d’autres atteignent le sol terrestre sous forme de micrométéorites. Et ça pèse lourd : il y en aurait chaque année 5 200 tonnes ! C’est le résultat[3] d’un programme de recherche international, mené depuis une vingtaine d’années notamment par le CNRS, l’Institut polaire français (IPEV), le CNES et le Muséum d’Histoire naturelle à Paris. 

Collectes en Antarctique

Première étape pour étudier ces micrométéorites qui mesurent entre 30 et 200 micromètres : les distinguer des poussières terrestres. Pour ce faire, les scientifiques ont réalisé des collectes… en Antarctique ! En effet, il s’agirait de l’endroit le plus dépourvu de poussière terrestre. La recette ? Les chercheurs ont fait fondre plusieurs prélèvements de neige pour en extraire toutes les particules de poussière. Les grains ont été observés au microscope et leur composition analysée. Ainsi, il est possible d’identifier leur origine terrestre ou extraterrestre.  

Dans un volume de neige

Ok, mais comment sait-on qu’il y en a plus de 5 000 tonnes chaque année ? Pour calculer le flux global annuel de micrométéorites, les scientifiques ont quantifié les particules dans un volume de neige donné. Ainsi, ils ont pu estimer la masse de poussières tombées sur Terre, par m2 et par an pour ensuite l’extrapoler à l’ensemble du globe. Et figurez-vous que cette quantité se place loin devant celle des objets de plus grandes tailles (ex. les météorites) dont le flux est inférieur à une dizaine de tonnes chaque année. Ces poussières s’avèrent être le principal apport de matière extraterrestre sur notre planète. Petites mais puissantes !  

Marion Guillaumin


[1] Constituées de poussières et de glace, elles peuvent provenir des confins du Système solaire. 

[2] Corps célestes principalement rocheux et dont la taille est extrêmement variable, pouvant atteindre plusieurs kilomètres. La majorité d’entre eux se situe dans la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter. 

[3] Publié en avril dans la revue Earth & planetary science letters.

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