Il n’est plus possible de prétendre qu’une mouche n’a pas peur… des mouches. La Science ne va certainement pas vous surprendre aujourd‘hui : nous savons tous qu’une mouche s’enfuit dès qu’on l’approche (Nous avons tous brandi une tapette à mouche en courant après une de ces petites bêtes). Or, pour les scientifiques, il est très difficile d’identifier l’état émotionnel d’un animal, notamment chez les insectes. Mais une équipe de chercheurs a décidé d’évaluer la réponse de ces fameuses drosophiles à certains stimuli en mettant en place une grille d’émotions primitives : la persistance (émotion durable dans le temps, bien après le stimulus), l’évolutivité (réponse graduelle, plus ou moins forte selon l’intensité du danger) et la généralisation (une même réponse émotionnelle peut survenir dans différents contextes).
Et donc, elles ont la trouille ?
En observant les réactions des mouches dans une boîte face à une ombre représentant le stimulus (équivalent à votre ombre de prédateur muni de la maudite tapette dans la cuisine) qui les survolait à intervalles plus ou moins réguliers, l’équipe ont réfuté l’hypothèse de simples réflexes. En effet, ils ont estimé que le comportement des drosophiles correspondait la plupart du temps à la grille des émotions primitives. Bref, les mouches seraient capables de ressentir une émotion équivalente à celle que nous qualifions de peur, de stress intense.
Marion Guillaumin