Peut-on faire confiance à notre mémoire ?

Peut-on faire confiance à notre mémoire ?

Appelé à la barre, vous devez témoigner. Raconter ce que vous avez vu ce jour-là. Mais comment être certain que vos propos sont véridiques, que la mémoire ne vous joue pas des tours ? La Science a étudié l’influence de nos souvenirs sur la réalité et la confiance qu’on leur porte.

La qualité du souvenir est un élément clé de décision de mémoire (= le fait de raconter ceci comme cela) et du processus de récupération. Les scientifiques cherchent à comprendre ces mécanismes, notamment dans le but de d’améliorer les traitements de certaines maladies. Par exemple dans les cas d’amnésie, certains sont très confiants dans leur prise de décision tandis que d’autres sont conscients que leurs souvenirs sont flous et pauvres et pèsent alors les conséquences de leur décision.

Dans une récente étude, des chercheurs ont identifié une zone de neurones (dans le lobe temporal médial) où les souvenirs et les décisions basées sur la mémoire sont traités. Ils ont alors enregistré l’activité électrique de 165 cellules nerveuses individuelles. Elle fut différente entre deux groupes de neurones :

  • Cellules sélectives du visuel : elles rapportent ce qui est vu comme une voiture ou la maîtresse du voisin. En bref, elles répondent aux stimuli de l’environnement indépendamment de ce qui a été observé précédemment.
  • Cellules de mémoire sélective : directement impliquées dans la récupération des souvenirs. Ces cellules se répartissent en deux sous-groupes, (1) les neurones de familiarité (votre chien) et (2) les neurones de nouveauté (la nouvelle maîtresse du voisin, pas celle de la semaine dernière).

L’activité de ces cellules de mémoire sélective s’est avérée proportionnelle avec la confiance que les individus portent à leur décision. En gros, plus l’activité neuronale de cette zone augmente, plus ils jugent leur décision correcte. Ces résultats sont les premiers à montrer que les cellules sélectives du visuel ne sont pas influencées par la mémoire ; ils fonctionnent anatomiquement distinctement des cellules de la mémoire sélective.

En bref, une belle avancée pour pouvoir, peut-être, un jour, cibler une cellule et non l’autre afin d’adapter un traitement selon la déficience de tel ou tel type de neurones.

Marion Guillaumin

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