Les populations de vertébrés sauvages ont chuté de 68 %

Les populations de vertébrés sauvages ont chuté de 68 %

Encore une annonce glaçante, qui rappelle l’ampleur de la perte de la biodiversité. L’organisation WWF a mis à jour son « indice planète vivante » et pose les chiffres sur la table. 

Entre 1970 et 2016, les populations de vertébrés sauvages ont décliné de 68 % sur l’ensemble du globe. Mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons sont concernés. C’est ce que révèle l’indice planète vivante (IPV) qui permet de suivre l’abondance de 21 000 populations de ces groupes d’animaux, grâce aux données scientifiques. Permettant d’évaluer l’état de la biodiversité, il ne fait que résonner avec les origines profondes de la pandémie Covid-19. 

Même les espèces communes

Pour obtenir cet indice de référence, les experts établissent des courbes démographiques et étudient les variations des populations. Pourquoi les vertébrés ? Même s’ils représentent seulement 5 % des espèces animales connues ils sont les plus étudiés. Prenant en compte un grand nombre d’espèces, même les plus communes, l’IPV témoigne réellement de l’appauvrissement de la nature. L’érosion de la biodiversité ne concerne donc pas que les espèces sur liste rouge. 

Fort déclin en régions tropicales 

Le rapport de WWF précise qu’ « il existe des différences dans les courbes d’abondance entre régions. » En effet, les déclins les plus importants sont observés dans les régions tropicales. La baisse de l’IPV atteint 94 % en Amérique centrale et dans les Caraïbes ! 

Des milieux plus concernés que d’autres ? La biodiversité des eaux douces chute plus rapidement que celle des océans ou des forêts. Sur le banc des accusés : la destruction de 90 % des zones humides dans le Monde depuis 1700 ainsi que les millions de kilomètres de rivières modifiés par l’Homme. Poisson-chat, esturgeon, loutre, castor, hippopotame… Ces espèces de grande taille font partie des victimes, notamment à cause de la surexploitation. 

Inverser la courbe

Ce qui semble inquiéter les scientifiques est le fait que ces déclins concernent l’abondance. Le nombre d’individus d’une même espèce diminue. Cet effondrement rappelle les grandes crises d’extinction. 

Peut-on encore éviter la catastrophe ? C’est pour répondre à cette question que les experts, ONG et scientifiques, surveillent la biodiversité et établissent des scénarios. Pour « inverser la courbe », une équipe internationale de chercheurs vient d’ailleurs de publier une étude dans Nature pour proposer plusieurs modèles permettant d’atteindre des objectifs de stabilisation. Au programme : transformer le modèle agricole, moins et mieux consommer, et renforcer la protection de la nature à l’échelle locale. La nature est résiliente mais sans prise de conscience menant à un changement profond de nos modes de vie, elle ne cessera de s’effondrer. Bref, il y a de l’espoir mais il faut qu’on se bouge. 

Marion Guillaumin

Sources :

https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2020-09/20200910_Synthese_Rapport-Planete-Vivante-2020_WWF-min.pdf

https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/10/declin-des-vertebres-peut-on-freiner-l-erosion-de-la-biodiversite_6051707_3244.html

https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/10/les-populations-de-vertebres-ont-chute-de-68-en-moins-de-cinquante-ans_6051606_3244.html

https://www.nature.com/articles/s41586-020-2705-y

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