Cocu, moi ?! Jamais !

Cocu, moi ?! Jamais !

Ah l’amour, l’amour, l’amooouur ! Dopamine, ocytocine, vasopressine… C’est bien beau tout ça. Jusqu’au jour où. Mais oui, tout le monde n’a pas une chance de cocu. Oups désolée. Vous l’avez bien compris, il est question d’infidélité dans cet article.

La science l’excuse-t-elle ?

En 1983, Thompson a établi une corrélation négative entre les relations sexuelles extra-conjugales et différents aspects de la relation avec le partenaire primaire (l’officiel), tels que l’état de satisfaction, le degré d’amour ressenti, la fréquence et la qualité des relations sexuelles (qui a dit que ce n’était pas le béton armé d’un couple ?!), et la durée du mariage. Ces divers facteurs représenteraient 25 % de la variance de l’incidence de l’infidélité. Une étude en 2005 a ajouté l’ennui et le manque de soutien émotionnel dans la liste des causes de l’attirance pour quelqu’un d’autre. Des travaux de recherche [1] stipulent que le style d’attachement vécu durant l’enfance serait actif tout au long de la vie et servirait de base pour la fixation avec le conjoint. En effet, l’attachement serait lié à la fidélité, tandis qu’un profond sentiment d’insécurité et d’anxiété (surtout chez les femmes) impliquerait une tendance à être infidèle. D’autres chercheurs, spécialisés en psychologie, ont émis un lien entre certains troubles (e.g narcissisme, alcoolisme, dépression) et l’adultère.

Les femmes plus fidèles ?

Les recherches ne présentent pas de statistiques récentes concernant l’infidélité selon le sexe de l’individu, et ces données s’avèrent difficiles à récolter.
Allo Monsieur, je voudrais savoir si vous trompez votre femme ? Non, non restez près d’elle, nous allons lui poser la même question.
En revanche, des sondages prétendent que les hommes auraient tout de même une plus forte tendance à s’offrir un extra que les femmes.

Pourquoi l’adultère ?

Une étude portée sur les campagnols des prairies (Microtus ochrogaster) explique leur monogamie indestructible par leur défense mutuelle du territoire, la construction du nid, l’anxiété de séparation, le partage des tâches parentales. Un autre facteur favoriserait un tel lien ; attention devinez, roulement de tambours… Les hormones ! En effet, l’activité de l’ocytocine déclenchée durant la copulation chez la femelle et la vasopressine chez le mâle induiraient une préférence pour son partenaire habituel (activation des zones cérébrales liées à la motivation, attachement et récompense).

Des gènes sont alors impliqués chez cette espèce pour leur permettre une telle fidélité mais quelques allèles, impliqués dans le système dopaminergique diffèreraient de ceux des hommes. Désolé chérie de ne pas être un campagnol.
Fischer explique également que le fait d’être fidèle ou non pourrait être lié à « l’architecture » du cerveau. Selon lui, l’évolution de la libido peut motiver l’individu à avoir un éventail de conquêtes, l’attachement peut durer assez longtemps pour éduquer un enfant unique durant sa petite enfance ou l’amour romantique suggère une énergie suffisante pour faire perdurer la vie de couple et entretenir le lien d’attachement. Ces trois systèmes neuronaux impliqueraient alors une gamme de motivations, d’émotions et de comportements associés pour orchestrer notre stratégie de reproduction.

Marion Guillaumin

[1] Tsapelas, I, HE Fisher, and A Aron (2010) “Infidelity: when, where, why.” IN WR Cupach and BH Spitzberg, The Dark Side of Close Relationships II, New York: Routledge, pp 175-196.

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