Un menteur peut être trahi par sa voix

Un menteur peut être trahi par sa voix

Pouvons-nous détecter un mensonge dans la voix de celui ou celle qui le prononce ? Pour répondre à cette question, des scientifiques du laboratoire Sciences et technologies de la musique et du son[1] et du laboratoire des systèmes perceptifs[2] ont mené une série d’expériences. Leurs résultats ont été publiés en février, dans la revue Nature communications.

Étude de la prosodie

L’idée est de comprendre comment nous décidons, à partir de la voix de notre interlocuteur, si celui-ci est honnête ou au contraire mensonger ou incertain. Pour cela, l’équipe s’est intéressée à la prosodie, c’est-à-dire la musicalité d’une voix. La prosodie se définit par l’ensemble des caractéristiques de cette dernière, tels que sa hauteur, sa vitesse et son intensité.

Les chercheurs ont étudié comment la prosodie peut permettre de déceler un mensonge, sans prendre en compte le comportement de l’individu, comme ses gestes ou son regard. Ils ont fait écouter des énoncés ayants différents niveaux de certitude à vingt volontaires qui devaient indiquer celui qui paraissait le plus malhonnête.

Diction rapide et forte intensité

Et bien tenez-vous bien, il existe une signature prosodique de l’honnêteté ! Si vous voulez mentir sans être grillé, pensez à vous exprimer avec une diction rapide, une intensité forte au milieu du mot et avec une hauteur qui descend en fin de mot. 
Qui dit signature de franchise, dit signature de baratin. Celle-ci se traduit par une diminution du volume et par une plus forte intonation. 
Finalement, il faut tendre l’oreille pour déceler un nez qui s’allonge ! 

Marion Guillaumin


[1] CNRS, Institut de recherche et coordination acoustique / musique, Sorbonne Université et Ministère de la Culture.

[2] CNRS et ENS PSL.

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