Robotique : quand les bactéries prennent le contrôle

Robotique : quand les bactéries prennent le contrôle

Ce n’est pas l’histoire de Wall-E recouvert de bactéries. Mais nous n’en sommes pas loin.

A l’heure du développement accru des robots, des chercheurs américains font actuellement le buzz suite à la publication de leurs derniers résultats. En effet, ils ont démontré qu’il serait possible de commanditer un robot via un cerveau bactérien (modèle avec Escherichia coli). Grâce à des modèles mathématiques, l’équipe prouve qu’il est possible d’implanter un microbiome dans un corps hôte non vivant afin de le contrôler.

D’où leur est venue cette idée d’hybride organique et non organique ?

Les scientifiques sont partis du principe que les bactéries sont connues pour influencer notre comportement, l’humeur et la santé. Ils se sont également appuyés sur des résultats de précédentes études, notamment sur l’impact des bactéries sur l’accouplement des drosophiles et sur la réduction de stress chez les souris. Un robot doté d’un tel cerveau pourrait alors être utile pour mieux comprendre les interactions entre les bactéries et les organismes.

Pour parvenir à cette conclusion de la faisabilité d’une telle robotisation, l’équipe a simulé le comportement de la bactérie E. coli sous forme d’équations après avoir mesuré les niveaux d’expression génétique. Les chercheurs ont ensuite associé ces équations aux modèles de comportement de l’automate afin de simuler les déplacements d’un robot doté d’un cerveau bactérien. Configuré virtuellement, celui-ci est alors équipé de capteurs et d’un microscope fluorescent et miniature pouvant lire l’expression génétique de la bactérie. Cette expression se manifeste par la modification de couleur (rouge ou vert), sachant que le changement de teinte et d’intensité indique la vitesse et la direction du déplacement.

Avec le bétail

Les experts espèrent que ce modèle aidera la Recherche en biologie de synthèse, permettant d’améliorer les connaissances sur les relations entre bactéries et autres organismes. Certaines applications sont dans leur ligne de mire : en agriculture ce type de robot permettrait de comprendre les interactions entre les bactéries et le bétail ; des drones pourraient permettre de lutter contre la pollution d’hydrocarbures en libérant des bactéries.

Bref, ce n’était pas l’histoire de Wall-E infecté, mais c’est une histoire à suivre.

Marion Guillaumin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

retour en haut