Les jardins partagés mènent-ils à un mode de vie plus durable ?

Les jardins partagés mènent-ils à un mode de vie plus durable ?

Au cœur de la vie urbaine, des jardins partagés sont de plus en plus implantés. L’idée étant d’offrir aux citadins un bout de nature permettant d’améliorer leur santé tout en contribuant au développement durable. Les bienfaits semblent indéniables, mais qu’en est-il vraiment de l’impact de cette activité sur les habitudes de consommation du jardinier à long terme ? Une équipe de recherche a fait le point.

Phénomène grandissant

Des carottes, des fraises, des tomates… Ça bourdonne au milieu de toutes ces couleurs ! En effet, les Français sont nombreux à jardiner dans ces espaces appelés « jardins partagés » ; que ce soit une parcelle collective ou individuelle sur un terrain commun. Et il ne faut pas croire, ce phénomène grandissant intéresse les scientifiques ! La majorité des études indiquent que participer à cette activité est associée à une consommation plus importante de fruits et de légumes. Cela favoriserait également une augmentation de l’activité physique, un meilleur bien-être mental et permettrait plus de lien social. Bien que cela semble logique, rappelons-nous que corrélation ne rime pas toujours avec causalité.

Déjà sensibilisées

Est-ce-que jardiner encourage à adopter des comportements plus sains et durables ? Ou est-ce le contraire ? Pour le savoir, des chercheurs spécialisés en santé publique et nutrition ont suivi 66 nouveaux jardiniers pendant un an, à Montpellier. Parmi les 66 novices, 16 ont abandonné l’activité en cours, et les plus actifs (56 %) venaient en moyenne une fois par mois au jardin.
Résultats : aucun effet sur la durabilité des pratiques alimentaires des foyers, sur le bien-être, ni sur le lien social. Pas d’évolution de l’activité physique et de leur connexion avec la nature.
Pour comprendre cet écart entre ces résultats et la littérature scientifique, l’équipe a mené des entretiens approfondis avec plusieurs jardiniers à la fin de l’étude. Une information est souvent revenue : ces personnes étaient déjà sensibilisées à l’impact de leur mode de consommation sur l’environnement et leur santé. Adhérer à un tel projet s’avérait finalement n’être qu’une étape de plus à leur démarche éco-responsable.

Cette étude pointe le besoin d’accompagner les nouveaux jardiniers car les participants ont confié avoir été dépassés voire découragés par leur manque de temps et de connaissances pour entretenir un potager… Et elle invite à sensibiliser d’autres publics qui ne songeraient pas à pousser la porte d’un tel jardin ! 

Marion Guillaumin

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